Conférence citoyenne

Mardi 2 avril à 18h, une conférence citoyenne vous est proposée, avec René Dosière, membre du comité scientifique du Forum et membre honoraire du Parlement après 25 ans de présence à l’Assemblée nationale dont il a été vice-président. Ce sera l’occasion de revenir sur ses sujets de prédilection, à savoir les collectivités locales et la décentralisation ; la transparence sur le train de vie des responsables publics ; les collectivités d’outre-mer et la Nouvelle-Calédonie ; la transparence et le financement de la vie politique.

À ce titre, il a œuvré, de manière décisive, à réformer les sanctions pénales concernant les délits non intentionnels des responsables publics ; à fiscaliser les indemnités des parlementaires, des élus locaux et des ministres ; à la réforme et au contrôle du budget de la présidence de la République ; à améliorer la transparence sur les procédures de la Cour et des chambres régionales des comptes ; à la lutte contre la corruption et le clientélisme en Polynésie française ; au statut et à l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie et, d’une manière générale, à la moralisation de la vie politique et au bon usage de l’argent public. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur ces thèmes L’argent caché de l’Elysée (2007), L’argent de l’Etat (2012), Argent, morale et politique (2017). Il a siégé, durant ces cinq dernières années, au titre de l’Assemblée nationale, à la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) et a co-rédigé un rapport sur les Autorités administratives indépendantes. Concomitamment, il a assuré un cours de finances publiques à l’Université de Reims (en master 1 et 2).

Avant son élection comme député, il a exercé divers mandats locaux : président du conseil régional de Picardie, maire de Laon, conseiller général de l’Aisne, de manière successive compte tenu de son opposition au cumul des mandats. Il s’est retiré volontairement de la vie parlementaire en juin 2017, après avoir déposé une dernière proposition de loi sur la moralisation de la vie politique dont le nouveau gouvernement s’est largement inspiré pour élaborer son texte.

 

Rendez-vous à 18h mardi 2 avril

Bourse du travail – salle Sacco et Vanzetti – 10 cours Victor Hugo – 42000 Saint-Étienne

 

Pour s’inscrire à cette conférence, vous pouvez adresser un message à archives@saint-etienne.fr ou appeler le 04-77-34-40-41.

Session : Archives et open data

 

L’open data : source d’injonctions contradictoires pour le partage des données d’enquêtes en SHS?

Par Emilie FROMONT et Valentin BRUNEL, Centre de données socio-politiques (Sciences Po)

Le contexte d’open data initié, à la fois par les politiques gouvernementales et européennes, incite les institutions à rendre accessibles leurs données à différentes fins (transparence et validité des résultats scientifiques, réutilisation, etc.).
Le Centre de données socio-politiques (CDSP), unité mixte de service de Sciences Po et du CNRS, propose depuis 2006 à la communauté scientifique des services de documentation et de diffusion de matériaux d’enquêtes en sciences sociales (transcriptions d’entretiens, notes d’observations ethnographiques, brouillons de chercheurs, bases de données, résultats d’élections etc.). En 2012, le CDSP a étendu son offre de services avec l’équipement d’excellence DIME-SHS (Données Infrastructures et Méthodes d’Enquête en Sciences Humaines et Sociales) qui vise à doter la France d’une structure en matière de collecte, d’enrichissement et de diffusion des données pour la recherche en sciences humaines et sociales. DIME-SHS propose des ressources aux chercheurs pour produire ou réutiliser des sources dont la qualité repose sur une grande rigueur méthodologique.
Pour effectuer ce travail de documentation, de diffusion et d’archivage de ces archives d’enquêtes différents profils (archiviste, documentaliste, survey managers, data managers, développeurs) interviennent au cours du cycle de vie des données et tentent ainsi de répondre aux défis du numérique et de la mise à disposition.
Cette communication propose un retour d’expérience sur le travail commun effectué au CDSP afin de répondre aux défis de l’open data (rendre accessible à tous des données compréhensibles et intelligibles dans des formats pérennes) tout en respectant des injonctions pouvant parfois sembler contradictoires (mise en place du RGPD, protection des données personnelles ou sensibles).

Session : Usages innovants

 

Une transformation numérique au service de l’usage : évolution du traitement des fonds de l’Ina

Par Eleonore ALQUIER, Institut national de l’audiovisuel

Suivant un double régime de collecte (archivage des radios et télévisions publiques d’une part, et dépôt légal de la radio, de la télévision et d’une partie du web français, d’autre part), l’Institut national de l’audiovisuel enrichit aujourd’hui ses collections au rythme annuel d’un million d’heures nativement numériques. Mais disposer d’un fonds pléthorique n’a jamais suffi : il s’agit de proposer aux usagers le(s) contenu(s) précis les intéressant, du réalisateur en attente d’un gage d’authenticité dans une fiction historique, jusqu’au journaliste rêvant de l’illustration qui donnera un peu d’originalité aux « marronniers » annuels du JT, en passant par le grand-oncle dont on cherche le visage dans un jeu télévisé, ou encore l’étudiant souhaitant incarner sa problématique (historique, sociale, …) dans un corpus qu’il pourra décortiquer en quelques mois.

Les possibilités offertes par les outils numériques se situent en entrée et en sortie de chacun de ces usages. En aval, ils permettent d’interroger les métadonnées et de filtrer les résultats, jusqu’au visionnage « augmenté », qui permettra à l’usager de s’approprier le média (annotation personnalisée). En amont, les possibilités de transcription et de reconnaissance visuelle et vocale permettent d’envisager la production automatisée de métadonnées, sans qu’un professionnel n’ait eu à visionner ni à analyser « humainement » les contenus.

Quelle organisation, quelle place pour les contrôles de qualité, une fois que l’humain n’est plus le seul acteur à intervenir en production de métadonnées sur les archives dont il assure la conservation ? les modèles de description doivent-ils évoluer de manière à ne plus répondre forcément à des standards définis a priori, mais plutôt à des modes de consultation déterminés en aval par les moteurs d’interrogation ? C’est aux questions structurelles soulevées par le recours au numérique et à l’intelligence artificielle que cet exposé propose de s’intéresser, en partant des outils en vigueur et des projets en cours à l’Ina.

Session : De nouvelles formes d’exploitation des archives

Naviguer dans les archives : panorama des stratégies pour simplifier l’accès aux instruments de recherche

Par Isabelle HOMER, vice-présidente de la section des archivistes départementaux

*Intervention proposé dans le cadre de la Section des archivistes départementaux*

La diffusion des instruments de recherche sur les sites internet et les portails des Archives départementales fait l’objet depuis quelques années de réflexions et d’expérimentation destinées à en faciliter l’accès au moyen de stratégies diversifiées, rendues possible par l’évolution des outils métier et l’appropriation des techniques du web documentaire. Le traditionnel cadre de classement, mal-aimé du public, est complété ou parfois remplacé par des accès thématiques, des formulaires de recherche avancé, des outils de navigation élaborés dans des arborescences complexes. Cette intervention a pour objet de dresser un panorama de ces différentes approches, résultat d’une enquête systématique sur les sites internet existant, et d’entretiens avec des archivistes chargés de leur élaboration. L’occasion de faire le point sur la faisabilité d’une mise à disposition « simple » d’un contenu riche et complexe.

Session : Archives et protection des données à caractère personnel

 

Des instruments de recherche entre transparence et protection des données à caractère personnel

Par Violaine CHALLEAT-FONCK, Archives nationales

Depuis 2013, le département de la Justice et de l’Intérieur des Archives nationales s’est confronté à la question de la nécessaire rédaction d’instruments de recherche donnant facilement accès à des fonds de police et de juridictions jusque là peu décrits, dans le respect du cadre réglementaire existant concernant la protection des données à caractère personnel. La communication restituera les expérimentations menées grâce à l’outil documentaire du système d’information archivistique propre aux Archives nationales, qui permet de gérer des attributions d’audience donc la diffusion des données sur internet ou en intranet. Elle présentera les choix de description retenus pour plusieurs fonds portant sur l’épuration ou la guerre d’Algérie, permettant de multiplier les entrées dans ces dossiers. Elle s’interrogera également sur l’impact que la publication d’inventaires de ce type peut avoir sur les demandes de consultation et sur la recherche.


Archives et protection des données : outils et résultats de la coopération à la ville de Lyon

Par Florence BERNIGAUD, Archives municipales de Lyon et François PALLIN, Délégué à la protection des données, ville de Lyon

Les Archives municipales de Lyon ont notamment pour mission de collecter les archives des quelque 8000 élus et fonctionnaires municipaux. Face à la prolifération des traitements de données, le lien avec le correspondant informatique et libertés (devenu délégué à la protection des données) est devenu au fil des années un partenariat efficace.
La divergence des objectifs est réelle: la protection des données à caractère personnel a pour finalité la défense des libertés individuelles, tandis que les archivistes ont pour mission de préserver la mémoire collective. C’est pourquoi la coopération entre les archivistes et le correspondant informatique et liberté peut nécessiter un temps d’acclimatation réciproque.
Après un rappel de l’historique du rapprochement entre ces deux fonctions, seront présentés les points de convergence méthodologique et les premiers résultats obtenus:
– en termes d’outils,
– en termes de recensement du patrimoine informationnel,
– en termes de rationalisation de la gestion des données dans le temps.