Actualités du forum

Session : Archives et open data

 

L’open data : source d’injonctions contradictoires pour le partage des données d’enquêtes en SHS?

Par Emilie FROMONT et Valentin BRUNEL, Centre de données socio-politiques (Sciences Po)

Le contexte d’open data initié, à la fois par les politiques gouvernementales et européennes, incite les institutions à rendre accessibles leurs données à différentes fins (transparence et validité des résultats scientifiques, réutilisation, etc.).
Le Centre de données socio-politiques (CDSP), unité mixte de service de Sciences Po et du CNRS, propose depuis 2006 à la communauté scientifique des services de documentation et de diffusion de matériaux d’enquêtes en sciences sociales (transcriptions d’entretiens, notes d’observations ethnographiques, brouillons de chercheurs, bases de données, résultats d’élections etc.). En 2012, le CDSP a étendu son offre de services avec l’équipement d’excellence DIME-SHS (Données Infrastructures et Méthodes d’Enquête en Sciences Humaines et Sociales) qui vise à doter la France d’une structure en matière de collecte, d’enrichissement et de diffusion des données pour la recherche en sciences humaines et sociales. DIME-SHS propose des ressources aux chercheurs pour produire ou réutiliser des sources dont la qualité repose sur une grande rigueur méthodologique.
Pour effectuer ce travail de documentation, de diffusion et d’archivage de ces archives d’enquêtes différents profils (archiviste, documentaliste, survey managers, data managers, développeurs) interviennent au cours du cycle de vie des données et tentent ainsi de répondre aux défis du numérique et de la mise à disposition.
Cette communication propose un retour d’expérience sur le travail commun effectué au CDSP afin de répondre aux défis de l’open data (rendre accessible à tous des données compréhensibles et intelligibles dans des formats pérennes) tout en respectant des injonctions pouvant parfois sembler contradictoires (mise en place du RGPD, protection des données personnelles ou sensibles).

Session : Archives et protection des données à caractère personnel

 

Des instruments de recherche entre transparence et protection des données à caractère personnel

Par Violaine CHALLEAT-FONCK, Archives nationales

Depuis 2013, le département de la Justice et de l’Intérieur des Archives nationales s’est confronté à la question de la nécessaire rédaction d’instruments de recherche donnant facilement accès à des fonds de police et de juridictions jusque là peu décrits, dans le respect du cadre réglementaire existant concernant la protection des données à caractère personnel. La communication restituera les expérimentations menées grâce à l’outil documentaire du système d’information archivistique propre aux Archives nationales, qui permet de gérer des attributions d’audience donc la diffusion des données sur internet ou en intranet. Elle présentera les choix de description retenus pour plusieurs fonds portant sur l’épuration ou la guerre d’Algérie, permettant de multiplier les entrées dans ces dossiers. Elle s’interrogera également sur l’impact que la publication d’inventaires de ce type peut avoir sur les demandes de consultation et sur la recherche.


Archives et protection des données : outils et résultats de la coopération à la ville de Lyon

Par Florence BERNIGAUD, Archives municipales de Lyon et François PALLIN, Délégué à la protection des données, ville de Lyon

Les Archives municipales de Lyon ont notamment pour mission de collecter les archives des quelque 8000 élus et fonctionnaires municipaux. Face à la prolifération des traitements de données, le lien avec le correspondant informatique et libertés (devenu délégué à la protection des données) est devenu au fil des années un partenariat efficace.
La divergence des objectifs est réelle: la protection des données à caractère personnel a pour finalité la défense des libertés individuelles, tandis que les archivistes ont pour mission de préserver la mémoire collective. C’est pourquoi la coopération entre les archivistes et le correspondant informatique et liberté peut nécessiter un temps d’acclimatation réciproque.
Après un rappel de l’historique du rapprochement entre ces deux fonctions, seront présentés les points de convergence méthodologique et les premiers résultats obtenus:
– en termes d’outils,
– en termes de recensement du patrimoine informationnel,
– en termes de rationalisation de la gestion des données dans le temps.