Événements

Usages innovants

Retour sur le premier hackathon dans le monde des archives !

Par Pauline BERNI et Jean-François MOUFFLET, Archives nationales

Le hackathon organisé par les Archives nationales les 8 et 9 décembre est le premier événement de ce type dans la sphère des services d’archives en France.
Avec ce hackathon, les Archives nationales ont souhaité s’inscrire dans la logique d’ouverture mais aussi dans une démarche d’analyse de leurs pratiques professionnelles au regard des nouveaux usages qui se développent dans le monde des humanités numériques et dans le monde numérique en général.
Les résultats du hackathon leur permettent de confirmer et/ou orienter leurs stratégies archivistiques et leur choix d’outils informatiques pour les années à venir.
Nous expliquerons tout d’abord pourquoi les Archives nationales ont organisé un hackathon ? Comment cet événement a-t-il été préparé ? Puis, nous reviendrons sur la solution lauréate. Enfin, nous finirons en rappelant l’intérêt de la solution gagnante pour l’institution et les perspectives.
Intervention préparée par Pauline Berni et Gaetano Piraino, pilotes de l’événement et Jean-François Moufflet, mentor pour les jeux de données.


Retour d’expériences et perspectives, Archives départementales de l’Hérault et Wikimédia France

Par Carole RENARD, conservatrice-stagiaire du patrimoine et Xavier CAILLEAU, chargé de mission partenariats et GLAM au sein de Wikimédia France

Intervention type « retour d’expérience », où j’interviendrais sur la convention passée en 2016 entre les Archives de l’Hérault et Wikimédia France, les actions mises en place (mises à jour d’articles sur Wikipédia, ateliers de formation et de contribution, téléversement de données….), et le travail de diffusion et valorisation effectué sur les projets Wikimedia au sein des Archives départementales de l’Hérault.
Xavier Cailleau interviendrait quant à lui sur l’aspect projets Wikimedia, sur la construction d’un projet/réseau GLAM avec les institutions en reprenant les exemples de contributions déjà développés dans d’autres institutions patrimoniales ou culturelles.

Pour respecter le prisme de la transparence nous proposons en fil rouge l’aspect collaboratif des projets Wikimedia, la philosophie de transparence inhérente à ce mouvement (pages de discussion pour création d’articles, historique des modifications, etc.) et l’ouverture puis diffusion des richesses culturelles des Archives départementales, dont celles de l’Hérault, sur des projets numériques libres à très forte audience qui est à la fois une démarche de diffusion de valorisation et de transparence.


Vers une lecture automatique des répertoires de notaires des XIXe et XXe siècle? Le projet LECTAUREP

Par Marie-Françoise LIMONT-BONNET, Archives nationales

Dans le cadre d’un programme de recherche et développement soutenu par le département de l’innovation numérique du Ministère de la culture, les Archives nationales (Minutier central des notaires de Paris et département de la maîtrise d’ouvrage des systèmes d’information) se sont associées à INRIA pour explorer les possibilités de segmentation automatique et de reconnaissance d’écriture des répertoires de notaires, au moins pour les XIXe et XXe siècle, dans le but d’optimiser l’utilisation de ces derniers comme source d’accès aux actes notariés, bien sûr, mais aussi d’en permettre des exploitations nouvelles de type statistique ou autre. L’objectif de la communication est de présenter le projet dans son état d’avancement en avril 2019.


Une transformation numérique au service de l’usage : évolution du traitement des fonds de l’Ina

Par Eleonore ALQUIER, Institut national de l’audivisuel

Suivant un double régime de collecte (archivage des radios et télévisions publiques d’une part, et dépôt légal de la radio, de la télévision et d’une partie du web français, d’autre part), l’Institut national de l’audiovisuel enrichit aujourd’hui ses collections au rythme annuel d’un million d’heures nativement numériques. Mais disposer d’un fonds pléthorique n’a jamais suffi : il s’agit de proposer aux usagers le(s) contenu(s) précis les intéressant, du réalisateur en attente d’un gage d’authenticité dans une fiction historique, jusqu’au journaliste rêvant de l’illustration qui donnera un peu d’originalité aux « marronniers » annuels du JT, en passant par le grand-oncle dont on cherche le visage dans un jeu télévisé, ou encore l’étudiant souhaitant incarner sa problématique (historique, sociale, …) dans un corpus qu’il pourra décortiquer en quelques mois.

Les possibilités offertes par les outils numériques se situent en entrée et en sortie de chacun de ces usages. En aval, ils permettent d’interroger les métadonnées et de filtrer les résultats, jusqu’au visionnage « augmenté », qui permettra à l’usager de s’approprier le média (annotation personnalisée). En amont, les possibilités de transcription et de reconnaissance visuelle et vocale permettent d’envisager la production automatisée de métadonnées, sans qu’un professionnel n’ait eu à visionner ni à analyser « humainement » les contenus.

Quelle organisation, quelle place pour les contrôles de qualité, une fois que l’humain n’est plus le seul acteur à intervenir en production de métadonnées sur les archives dont il assure la conservation ? les modèles de description doivent-ils évoluer de manière à ne plus répondre forcément à des standards définis a priori, mais plutôt à des modes de consultation déterminés en aval par les moteurs d’interrogation ? C’est aux questions structurelles soulevées par le recours au numérique et à l’intelligence artificielle que cet exposé propose de s’intéresser, en partant des outils en vigueur et des projets en cours à l’Ina.


Comment, chez Vitam, réfléchit-on à construire l’atelier de l’archiviste dans le numérique ?

Par Mélanie REBOURS, Directrice de la Diffusion et des Partenariats, et Marion VILLE, Programme Vitam

Cette intervention est un retour d’expérience des archivistes de l’équipe Vitam sur la manière dont nous transposons l’atelier de l’archiviste dans le numérique. Ceci recouvre plusieurs aspects :

  • La méthode : Le programme Vitam est mené en « méthode Agile ». Cette méthode projet informatique impose de s’interroger de manière récurrente sur les besoins des utilisateurs, de décrire et transposer ces besoins sous forme de « user stories » compréhensibles et réalisables par des développeurs. Au vu de cette expérience, nous nous interrogerons sur la transposition, possible ou non de cette méthode dans le quotidien des archives.
  • Les processus métiers et leur transcription dans le numérique : nous ferons état de nos réflexions sur nos notions et pratiques métier existantes et les choix effectués pour les « digitaliser » : granularité plus fine de ce qu’est une archive, notions d’arborescence (plans de classement), vision métier sur les fonds numériques collectés, conservés et éliminés (registres des entrées), notion de service producteur face à celle d’application, gestion des métadonnées (riches, parfois mêmes foisonnantes), administration des référentiels, usage du SEDA (standard de données pour l’archivage), communication des archives conservées et contrôle des accès… Nous aborderons les difficultés rencontrées pour la transposition de certains processus métier dans le numérique, par exemple les éliminations.
  • L’innovation et l’expérimentation : Nous évoquerons ce que le numérique peut apporter à notre métier : recherches plus fines, meilleure vision des statistiques et des indicateurs…
  • Le savoir et le savoir-faire : Nous ferons état de constats issus de notre expérience pratique sur les compétences à acquérir pour les archivistes dans le monde du numérique.
  • La collaboration : Enfin, nous aborderons la question du travail collaboratif avec d’autres corps de métiers, les informaticiens ou les bibliothécaires par exemple, pour développer de nouvelles communautés archivistiques afin de définir nos besoins, de nouvelles pistes de collaboration et une vision prospective.