avril, 2019

05avril14h0016h00Mémoire des conflitsSession présidée par Sylvie THENAULT14h00 - 16h00

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Archivistes, usagers et secret-défense : les principes généraux, et des exemples concrets – table-ronde

Animée par François GRANER, usager des archives

Avec

  • Marion VEYSSIERE, conservatrice en chef du patrimoine, responsable du département de la Justice et de l’Intérieur aux Archives nationales,
  • Gilles MORIN (sous réserve), historien, président de l’association des usagers des Archives nationales

La législation sur le secret défense est en cours de réécriture. Les archivistes étant directement concernés, il serait utile que la législation prenne en compte de façon équilibrée les principes et la pratique. La table ronde sera l’occasion de soulever les grandes questions et les difficultés, et de devenir force de proposition. Elle s’appuiera sur deux retours d’expérience très concrets sur les relations usagers-archivistes, et le lien avec les aspects juridiques ou politiques de la transparence.

Les archives portant sur la Seconde Guerre mondiale sont un exemple où, après de longs efforts, un accord a pu être obtenu, donnant lieu à une autorisation généralisée de consultation.

Le Forum coïncidera avec les 25èmes commémorations du génocide des Tutsis du Rwanda, le 7 avril 2019. La question des archives françaises sera probablement largement soulevée par la presse. Et de fait, dans les dernières années, peu de sujets ont autant exposé dans les médias les questions liées aux archives, au métier d’archiviste, au secret-défense et à la consultation par dérogation. En 2015, le président François Hollande a annoncé sa volonté d’ouvrir les archives des conseillers de François Mitterrand concernant le Rwanda. L’Élysée, Matignon, les ministères de la Défense et des Affaires Étrangères ont procédé à de nombreuses déclassifications d’archives. Cependant la consultation en est toujours difficile.

Cette table ronde a pour but de stimuler une discussion qui devrait être utile à la communauté des archivistes. Elle pourrait en particulier contribuer à l’amélioration des relations entre archivistes et usagers, à l’évolution éventuelle de la réglementation, et à l’amélioration des conditions pratiques d’exercice de la recherche. Il est important de faire reconnaître les contours du droit d’accès aux archives d’intérêt public et les limites du secret des délibérations de gouvernement.

 


Transparence et protection : les archives agence du Comité international de la Croix-Rouge

Par Fania KHAN MOHAMMAD, Comité international de la Croix-Rouge

Le Comité international de la Croix-Rouge [ci-après CICR] conserve des archives depuis sa création en 1863. Ces archives, inaliénables et pérennes, constituent la mémoire des activités du CICR, de même que celle des victimes de conflits armés et autres situations de violence, auxquelles le CICR est venu en aide. Depuis 1996, considérant l’intérêt exceptionnel qu’elles représentent et dans un but de transparence, le CICR a décidé d’ouvrir une partie de ses archives à la consultation publique.
Parmi les archives du CICR, nous trouvons les archives agence, contenant les données individuelles collectées depuis 1870 par l’Organisation durant les conflits. Ces archives constituent la mémoire des personnes et attestent de ce qu’elles ont subi. Elles ont encore un réel sens aujourd’hui pour les personnes concernées ou leurs descendants recherchant des traces de leur passé ou désirant prouver un chemin de vie par le biais des documents récoltés par le CICR.
Le partage de ces contenus, parfois sensibles, est basé sur le règlement d’accès des archives adopté en mars 2017 mettant en place des délais de protection permettant de ne porter préjudice ni à l’intégrité de l’action du CICR ni aux individus et communautés concernés.
La structure et le contenu de ce fonds couplés au statut juridique du CICR font que la gestion de ces archives est particulière. Comment répondre efficacement aux besoins variés des bénéficiaires de la protection du CICR, des chercheurs, des généalogistes et des curieux ? 5 millions de données sont accessibles en ligne, mais le défi de la numérisation de 36 millions de fiches demeure. Qu’en est-il des données qui tombent sous le délai de protection et ne sont accessibles qu’aux bénéficiaires eux-mêmes ? Entre les attentes du public et les limites liées au droit, au financement et aux ressources humaines comment l’archiviste accomplit-elle sa mission aux archives agence du CICR ? Telles sont les questions auxquelles j’aimerais offrir des pistes de réponse en partageant notre quotidien et des cas concrets.


Guerres mondiales, guerres coloniales : des archives pour quoi faire ?

Par Eric LECHEVALLIER, Ministère de l’Europe et des affaires étrangères

Cette intervention proposera un retour sur 75 ans d’usage des archives par l’État et la société, dans le cadre des suites de la Seconde guerre mondiale et des conflits coloniaux. Comment juger et réparer les exactions commises par un pouvoir sur sa propre population ? Comment répondre aux attentes des citoyens ? Quelle place pour les victimes dans ce processus ? Comment l’administration qui, malgré l’épuration, est en place avant, pendant et après les guerres traverse-t’elle ces changements de régime ? Quels sont la place et les usages des archives pour les autorités, les citoyens et les historiens ? Finalement, dans le règlement d’un conflit qui divise les populations, qui ou que veut-on protéger ? Le processus d’ouverture des archives de la Seconde guerre mondiale est le plus abouti à ce jour : il permettra d’ouvrir des comparaisons avec la question encore ouverte des guerres coloniales.

Horaire

(Vendredi) 14h00 - 16h00

Lieu

Salon Marengo

Centre de congrès - 23 Rue Ponchardier - 42000 Saint-Étienne

Intervenant pour cet événement

  • Eric LECHEVALLIER

    Eric LECHEVALLIER

    Chef du pôle \"publics\" - Centre des Archives diplomatiques de Nantes, Ministère de l\'Europe et des affaires étrangères

    Archiviste depuis 2000, E. Lechevallier a exercé dans plusieurs services d'archives départementales, tant dans le domaine des archives modernes et contemporaines que dans celui des archives privées. Il est responsable de l'action culturelle et éducative et des relations avec les usagers au Centre des Archives diplomatiques de Nantes depuis 2015. Parallèlement, il mène des travaux de recherche sur les relations internationales contemporaines et assure des formations professionnelles en France et à l'étranger.

    Chef du pôle \"publics\" - Centre des Archives diplomatiques de Nantes, Ministère de l\'Europe et des affaires étrangères

  • Fania KHAN MOHAMMAD

    Fania KHAN MOHAMMAD

    Comité international de la Croix-Rouge

    Après des études en histoire à l’université de Genève et une formation en gestion documentaire Fania Khan Mohammad entre au CICR en 2002. Tout d’abord archiviste dans l’unité de diplomatie humanitaire, elle rejoint la photothèque du CICR en 2005. Spécialiste des photographies de guerre, Fania Khan Mohammad a collaboré à de nombreux projets du CICR dont l’ouvrage et l’exposition « Humanité en Guerre ». Elle a depuis janvier 2018 rejoint l’équipe des archives Agences.

    Comité international de la Croix-Rouge

  • François GRANER

    François GRANER

    Usager des archives

    Physicien (Directeur de recherches). Membre de l'association Survie, recherches sur la politique française en Afrique. Usager des Archives Nationales, sur les archives présidentielles de François Mitterrand.

    Usager des archives

  • Gilles MORIN

    Gilles MORIN

    historien, président de l\'association des usagers des Archives nationales

    (sous réserve)

    historien, président de l\'association des usagers des Archives nationales

  • Marion VEYSSIERE

    Marion VEYSSIERE

    Conservatrice en chef du patrimoine, responsable du département de la Justice et de l’Intérieur aux Archives nationales

    Conservatrice en chef du patrimoine, responsable du département de la Justice et de l’Intérieur aux Archives nationales

  • Sylvie THENAULT

    Sylvie THENAULT

    Historienne, CNRS

    Sylvie Thénault, historienne, est spécialiste de la colonisation et de la guerre d’indépendance algérienne. Après la soutenance de sa thèse en 1999 et son recrutement au CNRS en 2001, elle a présenté son habilitation à diriger des recherches en 2011 et est devenue directrice de recherche en 2012. Elle est actuellement directrice adjointe du Centre d’histoire sociale du XXe siècle.

    Historienne, CNRS

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