Session “Pour une archivistique plus inclusive”
présidée par Aurore François
Mercredi 26 mars 2025 – 13h30 à 14h30
Carré 2
Transmission numérique féministe : quelles pratiques archivistiques militantes ? Quel rôle à prendre pour l’archiviste ?
Adèle Werner, Enssib
Internet et les réseaux sociaux numériques sont actuellement au centre de la quatrième vague féministe : ils ont notamment permis de façonner de nouveaux répertoires d’actions collectives. Les possibilités de création et de publication de contenus – vidéos, images, textes, publications éphémères – agrandissent le répertoire d’archives féministes. Les militantes pensent-elles déjà à la transmission de ces traces numériques ? De plus, l’utilisation des sites Web et réseaux sociaux comme espace de stockage est relativement répandue, mais ces plateformes sont fragiles et instables. Quelles sont les pratiques archivistiques des féministes ? Les institutions ont les moyens d’archiver les fonds militants, mais le dialogue entre ces dernières et les activistes n’est pas toujours évident. Comment se positionner en tant qu’archiviste ? Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour éviter les pertes de demain ?
Mots-clés : matrimoine numérique, militantisme, archives féministes
Pour une description archivistique inclusive. Réflexions autour de principes et de pratiques archivistiques décoloniales
Bérengère Piret, Archives de l’État de Belgique
Cette communication vise à mettre en lumière la recherche en cours aux Archives de l’État en Belgique autour des principes et des pratiques archivistiques inclusives et équitables, aussi qualifiées de décoloniales. Bien que ces réflexions concernent l’ensemble des dimensions du travail archivistique, nous nous focaliserons sur les pratiques de description et, plus généralement, sur la rédaction d’instruments de recherche.
Premiers points de contact entre les utilisateur.trices et les (services d’)archives, les inventaires sont aussi le véhicule d’une éthique professionnelle et des valeurs défendues par les institutions qui les produisent. Toutefois, les descriptions archivistiques qui les composent véhiculent parfois les systèmes de pouvoir présents dans les archives, notamment coloniaux et impériaux (Sutherland T. et Purcell A., 2021). L’utilisation, consciente ou inconsciente, du langage de ces systèmes prolonge leur violence (Wright K., 2019). Celle-ci peut se manifester à travers le vocabulaire employé, mais aussi par la minoration, voire l’invisibilisation de certains acteurs ou réalités présentes dans les archives.
Alors que les archivistes britanniques et nord-américains ont amorcé, depuis plusieurs années, une révision de leurs pratiques en faveur d’une plus grande inclusion et équité (Janssen F., 2023), cette réflexion demeure embryonnaire dans la plupart des pays francophones. Pourtant, elle est essentielle pour dépasser les structures de pouvoir et les schémas de pensée coloniaux qui influencent les pratiques archivistiques. La révision des pratiques archivistiques doit permettre de considérer, avec attention, les utilisateur·.trices des archives comme les documents eux-mêmes. La communication présentera un tour d’horizon d’expériences qui ont déjà été menées concernant des archives relatives à la colonisation.
Mots-clés : pratiques (dé)coloniales, éthique, description archivistique


